« L’enfer c’est les autres ».
Face au défi climatique et environnemental, cette citation illustre parfaitement ce mécanisme collectif de déresponsabilisation qui nous poussent à l’inaction.
Pour faire simple, il s’agit d’une partie de ping-pong à trois joueurs qui se renvoient constamment la balle. Au coeur de cette mécanique, on retrouve un triptyque – individus, entreprises et les pouvoirs publics – qui cherche constamment à se déresponsabiliser en accusant les deux autres de ne pas agir.
Paradoxe : le triangle de l’inaction climatique et environnementale : une dynamique en action !
Ce fameux triangle de l’inaction climatique, conceptualisé et popularisé par Pierre Peyretou, repose sur une dynamique finalement bien rodée :
- Du point de vue des pouvoirs publics : ce sont les entreprises qui ont l’argent pour changer les choses et les citoyens doivent voter pour les politiques qu’ils souhaitent.
- Du point de vue des entreprises : les clients/consommateurs ne veulent pas changer. C’est aux politiques de créer des nouvelles lois pour orienter les comportements.
- Du point de vue des citoyens : l’État ne fait rien et il est difficile d’avoir du poids face aux entreprises.
Finalement au coeur de ce triangle « l’enfer c’est soi-même » : en rejetant la faute sur les autres on s’autorise à ne pas agir tout en freinant toute perspective d’action collective.
Dépasser l’inaction : une perspective de transformation individuelle ET collective
Finalement pourquoi choisir entre action individuelle ou action collective ? Réfléchir uniquement à l’un ou l’autre pour agir sur son impact climatique et environnemental n’est pas la bonne solution.
Au regard des enjeux colossaux de changements liés à ces défis chaque action compte.
A partir de comportements individuels, il est possible de faire ressortir un bienfait collectif. L’idée de prendre son vélo tous les jours pour diminuer les GES peut-être contrée par la réflexion que cela ne va pas peser face aux individus qui prennent leurs voitures. Pourtant, si chaque individu prend son vélo, il y aura bien des impacts collectifs : création de piste cyclable par la ville ou encore mise en place de bourse pour l’achat de vélo électrique, etc. Les actions individuelles deviennent ainsi collectives.
A l’inverse, les entreprises et les pouvoirs publics peuvent contribuer activement à aligner leurs pratiques et leurs projets avec le défi de la soutenabilité de nos modes d’existence pour les années à venir. Cette perspective vient nourrir peu à peu un autre imaginaire sur l’avenir de nos sociétés. En ligne de mire : la crédibilité de ces organisations vis-à-vis des citoyens pour les années qui viennent.
Agir pour accélérer la transformation de nos modes de vie vers un avenir soutenable
Finalement, ce triangle de l’inaction permet de mettre en lumière trois sphères quotidiennes où il est possible d’agir.
- D’abord, la sphère privée en alignant ses pratiques individuelles avec les enjeux écologiques et environnementaux.
- Ensuite, la sphère professionnelle en se formant et en contribuant à la transformation des organisations vers des modèles soutenables, durables et positifs pour la société.
- Enfin, la sphère collective : en soutenant des dynamiques visant à réduire l’impact climatique et environnemental de nos modes de vie, de consommation et de production tout en préparant l’adaptation de ces derniers aux changements déjà en cours.
Se former, s’informer, et sensibiliser sont des moyens importants pour commencer à agir. Cette mise en action sert bien évidemment à la construction d’un monde de demain adapté aux défis climatiques, mais pas seulement. S’engager dans l’action, c’est aussi pour soi.
